Reponse.
Liége, le 19 Xbre. 1792, 1er. de la Republique francaise.
Le General Miranda,
au Citoyen Brissot, Membre de la Convention Nationale, et du Comité de Defense generalle.
Je viens de lire, mon cher Concitoyen, la lettre que vous avez écrite au General Dumouriez, sur mon compte. Je vous remercie de l´opinion avantageuse que vous avez bien voulu former sur mes faibles connaissances, et pour l´influence amicale par laquelle vous avez induit le Pouvoir Executif, á me confier le gouvernement de St. Domingue, &c. Je ne ai appris cette nouvelle qu'hier au soir; puisque malgré l'avis que le General Dumouriez m'a communiqué le 7 Xbre. de venir le joindre á Liége, oú il avait des dioses intéréssantes á me communiquer; il m'étoit impossible de quitter pour le moment l'armée sous mes ordres, qui marchait á une operation importante sur Ruremonde.
Le plan que vous formez dans votre lettre, est réellement grand et magnifique; mais je ne sais pas si l’éxécution est súre, ou même probable. Pour ce qui regarde le continent Espanoamericain, et isles adjacentes, je suis parfaitement instruit, et en état de former une opinion exacte; mais pour tout ce qui concerne les isles Francaises, et leur situation actuelle, je ne connois rien du tout; et il me serat par consequent impossible de former une opinion juste la dessus. Et comme dans vôtre plan ceci est la baze de toute l'opération; puisque c'est des Colonies Francaises que doit partir la forcé agissante, pour mettre en mouvement les Peuples du continent opposé (oppresse?), il faut que nous soyons bien surs que cette donnée est vraie et positive. II me parait aussi que cette nomination et mon départ pour St. Domingue, serait le signal d'allarme pour la Cour de Madrid, et pour celle de St. James; et que les effets se feraient bientôt apercevoir á Cadix et á Portsmouth; ce qui mettrait de nouveaux obstacles á l'entreprise; qui d'ailleurs est trop grande, trop belle, et trop intéréssante pour la gáter, ou pour la faire échouer par une faute de prevoiance dans le commencement!... Cependant comme vous etés mieux instruit que moi des mouvemens intcrieurs des Cabinets de l'Europe dans le moment actuel,
Lieja, 19 de diciembre de 1792. Primero de la República Francesa.
Acabo de leer, mi querido conciudadano, la carta que V. ha escrito al General Dumouriez respecto a mí. Le agradezco muy sinceramente la ventajosa opinión que V. se ha formado de mis pocos conocimientos, y por la influencia amistosa con la cual V. ha inducido al Poder Ejecutivo a conferirme el gobierno de Santo Domingo. No he sabido esta noticia sino hasta ayer en la noche, porque, no obstante de que el General Dumouriez me había escrito el 7 de diciembre para que me reuniera con él en Lieja, donde tenía cosas interesantes que comunicarme, no pude abandonar en ese momento el ejército bajo mis órdenes, que marchaba al instante hacia una operación importante y un poco difícil sobre Ruremonde.
El plan que V. describe en su carta es realmente grande y magnífico, pero no sé si su ejecución es segura o probable. En lo que se refiere al Continente Hispanoamericano e islas adyacentes, lo conozco perfectamente y estoy en capacidad de poder dar una opinión exacta. Pero en todo lo que concierne las islas francesas y su actual situación, no sé absolutamente nada, y por consiguiente, no podría dar una opinión exacta sobre ello. Y como en su plan, éstas son la base de toda la operación, puesto que es de las colonias francesas que debe partir la fuerza de ataque para poner en movimiento los pueblos del continente oprimido, es necesario que estemos bien seguros de que este hecho es verdadero y positivo. Me parece también que mi nombramiento y mi partida para Santo Domingo, sería la señal de alarma para la Corte de Madrid y la de St. James, y que los efectos se dejarían sentir muy pronto en Cádiz y en Portsmouth, lo que pondría nuevos obstáculos a dicha empresa, la que, por lo demás, ¡es demasiado grande, demasiado bella, y demasiado interesante para estropearla o hacerla fracasar por culpa de una inadvertencia en su comienzo! Sin embargo, como V. está mejor informado que yo de los movimientos internos de los Gabinetes de Europa en el momento actual,