Colombeia

Proclamation D. Francisco de Miranda, natif de la Ville de Caracas –– Aux Peuples du Continent Colombien composant les Colonies Hispano-Américaines Chers et braves Compatriotes Chargés par vous-mêmes depuis plusieurs années de travailler à établir votre indépendance, nous avons enfin l’inexprimable satisfaction de vous apprendre que l’époque de l’affranchissement est arrivée. Notre existence entière vous a été consacrée; les derniers efforts vont mettre le comble à vous vœux généreux. Le temps est arrivé de chasser les barbares: le jour est venu où sera brisée la verge de fer de ce Gouvernement d’au-delà des mers. Souvenez-vous que vous êtes les descendants de ces illustres Indiens qui, ne voulant pas survivre à l’asservissement de leur patrie, préférèrent une mort glorieuse à une vie déshonorante. Elle est tombée, cette élite de Guerriers, avec Montezuma dans les Murs de Mexico, avec les chefs péruviens dans ceux de Quito et de Cuzco, qui présageant les malheurs de leur postérité ont voulu mourir plutôt que d’être esclaves; elle est tombée victime de son ardent amour pour la liberté. Elle est tombée, sans doute, mais plus brillante que jamais je la vois renaître parmi vous. Elle va rétablir sur la ruine d’un Gouvernement destructeur l’indépendance de la Patrie de vos Pères, dans une entreprise aussi importante, et qui va vous rendre à vous-mêmes, votre devoir est de faire connaître à l’univers la pureté des motifs
PROCLAMACIÓN D. Francisco de Miranda, oriundo de la villa de Caracas – A los pueblos del Continente Colombiano que componen las Colonias Hispanoamericanas. Queridos y bravos compatriotas Encargado por vosotros mismos, desde hace varios años, de trabajar por el establecimiento de vuestra propia independencia, por fin tenemos la inexpresable satisfacción de informaros que ha llegado la época de la emancipación. Nuestra existencia entera ha estado dedicada a vosotros, los últimos esfuerzos van a colmar vuestros deseos generosos. Ha llegado el tiempo de expulsar a los bárbaros: ha llegado el día en que va a ser quebrada la vara de hierro de ese gobierno allende los mares. Recordad que sois los descendientes de aquellos ilustres indios que, no queriendo sobrevivir al sometimiento de su Patria, prefirieron una muerte gloriosa a una vida deshonrosa. Aquella elite de guerreros cayó con Moctezuma en los muros de México, con los jefes peruanos en los muros de Quito y de Cuzco, quienes al presagiar las desgracias de su posteridad, decidieron morir antes que ser esclavos; cayó víctima de su ardiente amor por la libertad. Cayó, ciertamente, empero más brillante que nunca la veo renacer entre vosotros. Restablecerá, sobre las ruinas de un Gobierno destructivo, la Independencia de la Patria de vuestros Padres, en tan importante empresa que os restituirá a vosotros mismos, y vuestro deber es dar a conocer al universo la pureza de los motivos