Colombeia

lorsque des Navigateurs ont recontrés des pays deserts, dans lesquels ceux des autres nations avoient dressés en passant, quelque monument pour constater leur prise de possession, ils ne se sont pas plus mis en peine de cette vaine Ceremonie que de ladisposition des papes qui partagerent une grande partie du monde entre les Couronnes de Castille et de Portugal(h). Or, il est demontre que les Des et le Continent americain, sur lesquels les Espagnols se sont etablis, loin d'être deserts et sans habitans etoient au contraire très peuples au moment de l'invasion. Les Espagnols ne pouvoient donc point se les approprier purement et simplement. Il est une autre consideration puisée dans le droit des gens necessaire, et qui s'oppose d'une maniere victorieuse á l'admission du droit de conquete par S.M.C. — ecoutons ce que dit á ce su jet le plus sage et le plus celebre des publicistes modernes(i). "Une guerre in juste ne donne aucun droit, et le souverain qui l'entreprend se rend coupable et envers l'ennemi qu'il attaque, qu'il opprime, qu'il massacre, et envers son peuple qu'il entraine dans l'injustice; et envers le genre humain, dont il trouble le repos, et auquel il donne un pernicieux example et dans ce cas celui qui fait injure est tenu á la reparation du dommage, ou á une juste satisfaction si le mal est irreparable". Certes il n'est aucun publiciste qui depuis la decouverte du nouveau monde ait osé soutenir que (h) Vattel Droit des gens. liv. 1. Ch. 18. § 208. (i) Vattel. Liv. 3. Ch. 11. § 183, 184 y 185.
cuando unos navegantes encontraron países desiertos en los cuales otros navegantes de otras naciones habían erigido, al pasar, algún monumento para dejar constancia de su toma de posesión, no hicieron caso de tan vana ceremonia como tampoco los papas que repartieron una grande parte del mundo entre las coronas de Castilla y de Portugal (h). Ahora bien, está demostrado que las islas y el continente americano sobre los que se han establecido los españoles, lejos de hallarse desiertos y sin habitantes, estaban por lo contrario muy poblados en el momento de la invasión. Así pues, los españoles no podían apropiárselo simple y llanamente. Existe otra consideración, tomada del Derecho necesario de las gentes y que se opone de manera victoriosa a que el derecho de conquista sea admitido por S.M.C. Escuchamos lo que al respecto dice el más sabio y el más célebre de los publicistas modernos (i): “Una guerra injusta no otorga derecho alguno; el soberano que la acometa será culpable ante el enemigo al cual ataca, al cual oprime, al cual masacra, y ante su pueblo al cual arrastra a la injusticia, y ante el género humano cuya paz perturba y al cual dará un pernicioso ejemplo; en tal caso, quien haga tal agravio tendrá que reparar el daño o dar una justa reparación si el daño es irreparable.” Ciertamente, no existe publicista alguno que desde el descubrimiento del nuevo mundo se haya atrevido a sostener que ___________________________________________________________________ (h) Vattel, Droit des Gens, libro 1, capítulo 18, § 208. (i) Vattel, Droit des Gens, libro 3, capítulo 11, § 183, 184 y 185.