Colombeia

Paris, Le 13 Xbre. L'an 1er. de la République. Mon General, En violant les arréts que vous m'aviez ordonné á Anvers le 30 du mois dernier, j'avais cru ne ceder qu'á un mouvement Legitime, que je m'interdis aujourdui de qualifier. Les circonstances qui m'ont ammené icy, m'ayant mis á portee de voir des personnes recommandables, dont vous avez obtenu L'estime, et au jugement desquelles je difére avec empressement, je ne me fais aucune violence pour réparer autant qu'il est en moi ce que les discours que j'ai tenus vous auraient paru contenir d'offensant pour vous, par la maniere dont ils ont pu vous étre transmis. L'opinion que j'ai soutenue n'est point erronnée, et quoiqu'elle s'appliquc á vous, mon general, je ne crains pas de vous en faire juge. je ne L'ai énoncée qu'en présence de peu de personnes, et simplement en eonversation. S'il avait pu m'échapper quelque chose d'injurieux pour vous, ceux qui vous L'auraient rapporté, auraient commis L'offense.je n'ai soutenu qu'une thése genérale, avee la liberté qui convient á un citoyen, avec le langage d'un Républicain ombrageux qui s'allarme aisement pour La liberté publique de son pays; qui appelle La défiance sur tout homme investi d'un grand pouvoir, toujours dangereux; mais qui est loin de calomnier les intentions de personne, et de vouloir exciter La baine, ou toute autre passion aussi funeste contre qui que ce soit, qui ne seroit pas un ennemi declaré de la patrie, je n'ai rien á me reprocher dans tout ce qui á du vous parvenir des propos pour les quels vous m'avez ordonné les arréts. J'ai done lieu
París, 13 de diciembre. Año 1º de la República. Mi General: Violando el arresto que V. me puso en Amberes el 30 del mes pasado, creí ceder únicamente a un movimiento legítimo, que hoy no me atrevo a calificar. Las circunstancias que me han traído aquí, me han permitido ver a personas recomendables, de quienes V. ha obtenido la estima, y a cuya opinión me adhiero de inmediato. No tengo inconveniente alguno en reparar, en cuanto esté en mi poder, lo que de mis palabras le haya parecido ofensivo a V., por la manera que le hayan sido transmitidas. La opinión que he sostenido no es errada, y aunque se refiera a V., mi general, no temo hacerle juez de ella. No la he enunciado sino en presencia de pocas personas y solamente en una conversación. Si hubiera podido escapárseme algo injurioso para V., los que se lo hubieren comunicado son los que habrían cometido la ofensa. No he sostenido sino una tesis general, con la libertad que conviene a un ciudadano, con el lenguaje de un republicano receloso que se alarma fácilmente por la libertad pública de su país, que siente desconfianza por todo hombre que posee un gran poder, siempre peligroso, pero que está lejos de calumniar las intenciones de nadie, y de querer excitar el odio o toda otra pasión tan funesta contra cualquiera que no sea un enemigo declarado de la patria. No tengo nada que reprocharme de cuanto haya llegado a sus oídos y que ha ocasionado su orden de arresto. Quiero pues